Project Gutenberg's L'Illustration, No. 3267, 7 Octobre 1905, by Various

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Title: L'Illustration, No. 3267, 7 Octobre 1905

Author: Various

Release Date: April 28, 2011 [EBook #35988]

Language: French

Character set encoding: ISO-8859-1

*** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK L'ILLUSTRATION, NO. 3267 ***




Produced by Jeroen Hellingman and R�nald L�vesque






L'Illustration, No. 3267, 7 Octobre 1905

[Illustration: LA REVUE COMIQUE, par Henriot.]

[Suppl�ment de ce num�ro: gravure hors texte en couleurs, ETUDE, par
Albert Besnard.]

L'ILLUSTRATION _Prix du Num�ro: 75 Centimes._ SAMEDI 7 OCTOBRE 1905 _63e
Ann�e-N� 3267_

[Illustration: G�n�ral von Gay S. M. Guillaume II Princesse
Fr�d�ric-Charles de Hesse. General von Plessen. Autour du pavillon
imp�rial, pendant une �pause�. AUX GRANDES MANOEUVRES ALLEMANDES]



LES SUPPL�MENTS DE _L'ILLUSTRATION_

PI�CES DE TH��TRE

Les _Suppl�ments de th��tre de L'ILLUSTRATION_ ont pris, depuis quelques
ann�es, une importance consid�rable. Lire chez soi, si loin de Paris
qu'on habite, aussit�t apr�s leur premi�re repr�sentation, les oeuvres
dramatiques nouvelles, dont tout le monde parle et qu'on ne pourra
entendre et applaudir que plus tard, c'est un des plus grands plaisirs
intellectuels que l'on puisse �prouver. Le journal qui le procure � ses
abonn�s ne saurait leur offrir une plus belle prime gratuite.

Nos lecteurs seront, cette ann�e, mieux encore que les pr�c�dentes, �
m�me de suivre la production dramatique, car nous leur offrirons, �
partir du 14 octobre, les pi�ces suivantes, dont la liste, par noms
d'auteurs, forme comme un v�ritable r�pertoire des premiers �crivains de
ce temps:

HENRY BATAILLE.--_La Marche nuptiale_ (Vaudeville). HENRY
BERNSTEIN.--_La Rafale_ (Gymnase).
_La Patronne_ (Od�on). BRIEUX.--_La Fran�aise._
_Les Hannetons._
A. CAPUS.--_Les Passag�res_ (Renaissance),
A. CAPUS et L. DESCAVES.--_L'Attentat_ (Ga�t�).
FRANCIS DE CROISSET.--_Paris-New-York._
LUCIEN DESCAVES.--_Le Lien_ (th��tre Antoine).
MAURICE DONNAY.--_Para�tre_ (Com�die-Fran�aise).
_P�querette_ ou _les Etrennes_ (th��tre Antoine).
LEON GARDILLOT.--_Vers l'amour_ (th��tre Antoine).
PAUL HERVIEU.--_Le R�veil_ (Com�die-Fran�aise).
HENRI LAVEDAN.--_Le Go�t du vice_ (Gymnase).
JULES LEMAITRE.--_Bertrade_ (Renaissance).
DANIEL LESUEUR--_Le Masque d'amour_ (th��tre Sarah-Bernhardt).
CATULLE MEND�S.--_Glatigny_ (Od�on).
_Sainte Th�r�se_ (th��tre Sarah-Bernhardt).
GEORGES MITCHELL et JACQUES BASCHET.--_Florise Bonheur_, d'apr�s le
roman d'ADOLPHE BRISSON (Od�on).
MOUNET-SULLY et PIERRE BARBIER.--_La Vieillesse de don Juan_
(Com�die-Fran�aise).
JEAN RICHEPIN.--_Don Quichotte_ (Com�die-Fran�aise).

A cette liste viendront s'ajouter encore, au fur et � mesure de leur
repr�sentation, d'autres oeuvres dramatiques que leur succ�s ou leur
haute valeur litt�raire recommanderont � notre choix.

SUPPL�MENTS D'ART EN COULEURS

Nos gravures hors texte, en couleurs, tir�es en fac-simil� de tableaux
de ma�tre et remmarg�es sur papier teint�, ont obtenu un succ�s
consid�rable, � en juger par les demandes qui nous parviennent
journellement et que nous ne pouvons pas toujours satisfaire, car nos
num�ros s'�puisent rapidement.

Nous allons dor�navant multiplier ces gravures qui, encadr�es ou
conserv�es en portefeuille, formeront bient�t une collection inestimable
d'oeuvres d'art, une sorte de galerie des chefs-d'oeuvre modernes.

Nous publions aujourd'hui la reproduction d'une merveilleuse ��tude�
d'Albert Besnard.

Nous donnerons ensuite des oeuvres de:

Jules Lefebvre, Roybet, Juana Romani, Fritz Thaulow, Marcel Baschet,
Boudin, Geoffroy, Caro Delvaille, Ernest Laurent, L. Sabattier, Georges
Scott, et nous continuerons la s�rie humoristique des sc�nes de la vie
parisienne, d'Albert Guillaume.

Notre NUM�RO DE NO�L, en pr�paration, dont nous avons demand�, cette
ann�e, la couverture au ma�tre joaillier Ren� Lalique, sera
particuli�rement somptueux et ne contiendra pas moins de sept hors texte
en couleurs. Il sera mis en vente, le 2 d�cembre, au prix habituel de 2
fr. 50. Tous les abonn�s, sans exception, le recevront gratuitement,
comme les suppl�ments de th��tre et les gravures hors texte.



COURRIER DE PARIS

JOURNAL D'UNE �TRANG�RE

Internat ou externat? Je vois que la question pr�occupe. Plusieurs
correspondants inconnus m'ont �crit � ce sujet d'amusantes lettres.
L'une d'elles m'est adress�e par un �papa� (c'est le substantif dont il
la signe), qui veut bien approuver mes r�centes observations sur
l'�ducation des gar�ons, et qui ajoute:

�... Il faut essayer d'�tre juste en tout. Si le r�gime de l'externat
pr�sente des avantages nombreux, je lui reconnais quelques inconv�nients
graves, notamment celui de fournir au r�giment d'assez d�plorables
troupiers. Les hommes de mon �ge, �lev�s pour la plupart au �bahut�,
quittaient le dortoir pour la chambr�e et ne semblaient pas souffrir
outre mesure d'un r�gime qui n'�tait, en somme, que la continuation de
l'internat dont ils avaient l'habitude. Nous passions du lyc�e au
r�giment comme on passe d'un lit d'h�tel dans l'autre, sans en ressentir
cette impression de d�paysement, d'�touffement, si je puis dire, dont se
plaignent aujourd'hui nos fils.

� C'est qu'ils ont fait au lyc�e, comme externes, un apprentissage
pr�coce de la libert�. Ils ont v�cu, dans leurs familles, une vie
facile, infiniment douce quelquefois; ils n'ont connu ni les �troites
couchettes, un peu dures, o� leurs papas avaient dormi (et fort bien, je
le jure!), ni les menus, un peu monotones et d�pourvus de raffinement,
des r�fectoires de l'_Alma mater_. Nous portions la m�me tunique un an
de suite; � seize ans, mon fils a des notes de tailleur qui m'effarent.

� Aussi la vie militaire appara�t-elle comme une tr�s douloureuse et
tr�s humiliante �preuve aux petits bourgeois de maintenant. Ils sont, au
r�giment, beaucoup mieux trait�s, de toutes les fa�ons, que ne le furent
leurs anciens, aux temps d�j� lointains du �volontariat�. On les nourrit
mieux; on les fatigue moins; et je pourrais, madame, vous citer une
caserne (dans les Vosges) o� j'ai vu nos troupiers passer sous la douche
apr�s l'exercice, puis chausser des _pantoufles_ et prendre le th�.
Vains �gards; politesses inutiles! J'ai dans ma famille deux jeunes gens
�de la classe� qui partiront pour le r�giment dans quelques jours. Ils
vont l� comme on va au martyre; et d�j� la perspective de cette ann�e de
d�tention affole leurs pauvres m�res. Tout cela n'est-il pas un peu
comique, et doit-on consid�rer comme d�cid�ment parfaite l'�ducation
familiale qui produit de ces effets-l�?�

Autre lettre. Celle-ci est d'un philosophe joyeux, qui prend--un peu
ironiquement--son parti des moeurs nouvelles.

�... La mode est, en effet, m'�crit mon correspondant, de donner � nos
enfants plus de libert� qu'on n'en donnait � ceux d'autrefois. Mais
cette mode n'est-elle point l'effet d'un �tat d'esprit nouveau--d'une
sorte d'horreur des disciplines anciennes qui s�vit sur les �grandes
personnes� aussi bien que sur les enfants et dont les ma�tres les plus
v�n�r�s donnent l'exemple � leurs �l�ves? Car enfin nos potaches ne sont
pas seuls, madame, � ne vouloir plus entendre parler d'internat. M.
Lavisse n'accepta nagu�re la direction de l'�cole normale qu'� la
condition qu'on ne l'oblige�t point � y coucher... Plus r�cemment, M.
Bonnat, nomm� directeur de l'�cole des beaux-arts, d�cidait �galement
d'y laisser vide l'appartement de son pr�d�cesseur. Plus r�cemment
encore--M. Th�odore Dubois ayant pris sa retraite et abandonn� le
logement (peu commode et pas joli, je le reconnais) qu'il occupait au
Conservatoire--M. Gabriel Faur�, son successeur, notifiait aux pouvoirs
publics son d�sir de n'y point loger. M. Gabriel Faur�, comme M.
Choufleury, �restera chez lui�,--boulevard Malesherbes. Tous externes!

�Est-ce un bien? Est-ce un mal? Je vous laisse, madame, le soin d'en
d�cider...�

Jamais de la vie! Mon incomp�tence est absolue en d'aussi d�licates
mati�res.

Mais je connais une femme qui, si cette question lui �tait pos�e,
n'h�siterait point � y r�pondre. C'est la reine Ranavalo.

�Ces hommes illustres ont raison, dirait-elle. Il n'est si glorieux ni
si confortable logis d'o� l'on ne soit heureux de d�camper, quand c'est
par ordre ou par devoir qu'on l'habite. Et c'est pour cela que j'�prouve
tant de joie � m'�chapper de temps en temps de la jolie case alg�rienne
o� m'ont install�e mes vainqueurs, pour venir respirer l'air de Paris ou
de sa banlieue.�

Elle a eu d'ailleurs une tr�s bonne �presse�, cette petite reine d�chue,
et son retour en France a �t� salu� fort gentiment par tout le monde.
Les reporters parisiens l'ont interview�e sans ironie et les bonnes gens
de Saint-Germain, sur son passage, ont �t� leurs chapeaux. Visiblement,
cette femme est populaire. La foule fran�aise, qui a si bon coeur,
respecte en elle une vaincue qui ne fait point de bruit et chez qui la
r�signation se rehausse d'une sorte d'�l�gance, de dignit� souriante et
un peu sauvage... Au surplus, il me semble que, cette ann�e surtout,
elle a (sans s'en douter) bien choisi le moment de visiter Paris. Elle y
arrive au lendemain d'�v�nements dont le monde colonial s'est fort �mu
et qui y ont d�cha�n� de lamentables pol�miques. Elle a trouv� dans nos
journaux--si on les lui lit--de graves nouvelles: Brazza mort � la
t�che, Gentil malade et diffam�, deux chefs �blancs� frapp�s par la
justice pour l'usage criminel qu'ils avaient fait l�-bas de leur
puissance... Et elle a pu penser qu'� Madagascar, aussi bien qu'au
Congo, certaines victoires se payent cher, et que, m�me en face de
�sauvages� d�sarm�s, le m�tier de conqu�rant n'est pas rose tous les
jours.

Je ne dis pas qu'� cette pens�e Ranavalo, qui est une personne sans
m�chancet�, se r�jouisse. Mais, simplement, elle compare... Prisonni�re,
elle observe ses ge�liers, les �coute, retient le r�cit de leurs
d�boires et, sans doute, y trouve de quoi se consoler de sa propre
infortune.

Et puis cette terrasse de Saint-Germain, sous le soleil d'automne, est
tellement jolie! Et le tumulte de la �rentr�e� fait de nouveau nos
boulevards si amusants! N'y a-t-il pas aussi les magasins de nouveaut�s,
dont la derni�re page des journaux nous annonce les grandes
�expositions� d'hiver? Ranavalo est femme; pourquoi tant �d'occasions
exceptionnelles� ne la s�duiraient-elles point? Pourquoi, toute reine
qu'elle est (ou qu'elle fut) ne se sentirait-elle pas, comme nous
toutes, tent�e, attir�e presque irr�sistiblement par ce vertige du grand
magasin: bousculades, abondance f�erique de tout ce qui peut amuser la
curiosit� d'une femme, exciter sa coquetterie, satisfaire ou,
simplement, renseigner son go�t; pr�venances exquises de vendeurs qui
semblent donner ce qu'ils vendent; droit de toucher � tout et de faire
du d�sordre dans tout ce qu'on touche; d'acheter aujourd'hui p�le-m�le,
et �pour rire�, mille choses inutiles qu'on rendra demain? Ranavalo,
pour s�r, �tait au Louvre lundi dernier; � moins que ce ne soit au Bon
March�, ou bien aux Galeries Lafayette, ou au Petit-Saint-Thomas, ou au
Printemps; et pour s�r, en sortant de la cohue, un peu gris�e de bruit
et de poussi�re, elle a pens�: �Il n'y a que Paris!�


Tous et toutes le pensent,--rois ou reines, princes et princesses de
partout. Le roi Jean de Boh�me, il y a cinq si�cles et demi, le pensait
d�j�. Il avait mari� sa soeur � la cour de France; et, quand son fils
fut devenu un grand gar�on, c'est � Paris, disent les historiens, qu'il
l'envoya, pour y apprendre �les mani�res courtoises�. On a beaucoup
parl�, depuis huit jours, de ce Jean de Boh�me, � propos d'un monument
�rig� � sa m�moire sur le champ de bataille de Cr�cy, o� il tomba. J'ai
m�me lu quelques jolis discours prononc�s � cette occasion par des
savants fran�ais, par des Tch�ques, par des Luxembourgeois, descendants
fid�les des sujets de Jean l'Aveugle. Mais pourquoi l'Angleterre
n'�tait-elle point convi�e � cette c�r�monie? J'aurais trouv� cela poli,
presque spirituel, �tr�s parisien�; et pour �l'Anglais� lui-m�me, il y
avait l� une si gentille et si facile allocution � prononcer:

�Messieurs, nous avons �t� vos vainqueurs � Cr�cy. Nous vous en
exprimons nos regrets. A cinq si�cles et demi de distance, on ne peut
pas tout pr�voir. Vous glorifiez aujourd'hui la m�moire d'un homme qui
mourut h�ro�quement ce jour-l�, en se battant, au service de votre roi,
contre le n�tre. Nous saluons, comme vous, ce souvenir; et nous vous
prouvons par l� que nous ne vous gardons rancune ni du mal que nous vous
avons fait en 13-16, ni des petits ennuis que vous-m�mes avez pu nous
causer ult�rieurement. Le temps marche; une �entente cordiale� a succ�d�
aux haines d'autrefois; et cela nous enseigne que, de peuple � peuple,
on ne devrait jamais se d�tester ou se ch�rir qu'avec pr�caution.
Messieurs, veuillez oublier �douard III. C'est �douard VII qui vous en
prie...�

On e�t, aux sons de _la Marseillaise_, acclam� l'Anglais, et c'e�t �t�
la vraie moralit� de cette petite f�te.

SONIA.



UNE OEUVRE D'ALBERT BESNARD ��TUDE�

Nous avons enregistr� ici le tr�s franc succ�s qu'obtint, l'�t� dernier,
l'exposition d'ensemble de l'oeuvre de M. Albert Besnard ouverte, en mai
et juin, aux galeries Georges Petit. M�me ceux qui connaissaient le
mieux et aimaient l'artiste, ceux qui avaient suivi, depuis tant
d'ann�es, ses attachantes recherches, demeur�rent �merveill�s devant
l'opulente souplesse de ce talent personnel, d�licat et fort. Et quant �
ceux qui souriaient jadis, devant le _Portrait de Mme Roger Jourdain_ et
plaisantaient si spirituellement cette �femme jaune�, comme on l'appela,
ils s'�tonnaient, confus un peu, d'avoir quelque temps m�connu et
malmen� un si beau peintre. Ce fut l'�clatante r�paration, survenant �
temps, cette fois, par exception.

�L'oeil, �crivions-nous alors, rendant compte de l'exposition, est
envelopp� de caresses oubli�es depuis que Rubens, Goya, Delacroix ont
cess� de peindre.� Et ces rapprochements n'apparurent � personne
excessifs ou impies.

Devant la blonde et claire figure que nous avons reproduite ici, ceux
qui n'ont pu voir l'exposition derni�re, o� vingt autres, cent autres,
toutes fra�ches et saines, et lumineuses � l'envi, se groupaient,
pourront comprendre l'enthousiasme qui se fit jour alors. Car cette
_Etude_, dor�e de ti�des rayons, caress�e d'air fluide, cette soyeuse
chevelure o� jouent les reflets, ces �paules frissonnantes, o� la vie
circule, ces joues duvet�es, aviv�es par l'afflux d'un sang jeune et
g�n�reux, ce beau d�cor de verdure luxuriante et d'eaux fra�ches qui
forme fond, tout cela caract�rise et r�sume les qualit�s ma�tresses de
M. Albert Besnard, le culte passionn� de la couleur, la d�licatesse, de
la vision, la s�duisante �l�gance du dessin, l'harmonie et la
distinction, enfin.



L'INCIDENT DE MISSOUM-MISSOUM EN ROUTE POUR LE CONGO

[Illustration: M. Winckeller. Ct Moll. A BORD DU �PHILIPPEVILLE�.--Le
commandant fran�ais Moll et le d�l�gu� allemand Winckeller, quittant
Anvers pour aller participer aux travaux de d�limitation du Congo-Chari
fran�ais et du Cameroun allemand.]

L'incident de Missoum-Missoum, dont _L'Illustration_ a expos� les
origines dans son num�ro du 2 septembre, a d�montr� les n�cessit�s de
d�limiter rigoureusement les possessions fran�aises du Congo-Chari et
les possessions allemandes du Cameroun. C est la une t�che longue et
laborieuse, car il s'agit de relever plus de 2.000 kilom�tres de
fronti�res � travers un pays difficile; on estime qu'elle peut durer
deux ans. La haute direction de la mission charg�e de la remplir, pour
la France, a �t� confi�e au commandant Moll, de l'infanterie coloniale,
brevet� d'�tat-major, un des plus jeunes officiers sup�rieurs de l'arm�e
(il n'a que trente-trois ans), qui a d�j� fait ses preuves comme
topographe et comme n�gociateur, lors de la d�limitation des possessions
fran�aises et anglaises entre le Niger et le lac Tchad.

Accompagn� du lieutenant Maille et de l'enseigne de vaisseau d'Ardignac,
il a quitt� Anvers le 28 septembre, � destination de l'Afrique, � bord
du paquebot faisant le service de la malle congolaise, o� s'�taient
�galement embarqu�s deux commissaires allemands. Au moment du d�part,
auquel assistait une foule �norme mass�e sur les quais, le commandant
Moll et l'un des d�l�gu�s �trangers, M. Winckeller s'entretenaient
cordialement, dispos�s � accomplir du meilleur accord possible leur
commune besogne.



LA REINE RANAVALO A PARIS

[Ranavalo. La reine Ranavalo, entre sa tante et sa ni�ce, dans le salon
de sa nouvelle r�sidence � Saint-Germain-en-Laye.]

Avec la permission,--indispensable!--du gouvernement fran�ais, Ranavalo,
reine d�tr�n�e de Madagascar, vient de nouveau passer quelque temps en
France. Elle s'est install�e avec sa ni�ce, la petite princesse
Marie-Louise, et deux gouvernantes, dans une maison de famille bien
paisible, bien bourgeoise, de Saint-Germain, 3, rue Franklin, �
proximit� de la for�t et de la gare. Elle y occupe un petit appartement
de cinq pi�ces, tr�s simple, avec des chambres meubl�es de pitchpin, un
salon d'acajou de velours grenat, � bandes de tapisserie. Elle d�clare
s'y trouver fort bien.


NOTES ET IMPRESSIONS

Celui qui n'a pas de philosophie au milieu des mis�res d'ici-bas, c'est
un homme qui va t�te nue sous une averse. CLAUDE TILLIER.

                                   *
                                  * *

Si les perfectionnements d'armes et de projectiles continuent, il ne
restera plus, apr�s une bataille, assez de survivants pour enterrer les
morts. G�n�ral HAESELER.

                                   *
                                  * *

Il vaut mieux �tre chauvin � soixante ans que chauve � trente. V.
SARDOU.

                                   *
                                  * *

La beaut�, en somme, c'est l'art de plaire; le reste, c'est de la
g�om�trie. MME CAMILLE DUGUET.

                                   *
                                  * *

Les habitants de notre plan�te ont deux principes irr�ductibles de
division: la diff�rence de couleur de la peau et celle des id�es
religieuses.

                                   *
                                  * *

Les esprits les mieux dou�s, comme les fonds de terre les plus riches,
ne sont mis en valeur qu'au prix de longs sacrifices. G.-M. VALTOUR.



[Illustration: M. Mazas. M. Erzaiz. M. Villamayor. Alphonse XIII. M.
Martos. Duc de M�diacoeli. M. Bermejillo. Une partie de jeu.]

[Illustration: M. Erzaiz. Alphonse XIII. Marquis de Najera. M.
Bermejillo. Un d�jeuner intime.]

LE ROI D'ESPAGNE A SAINT-S�BASTIEN LES DISTRACTIONS DU ROI D'ESPAGNE

En attendant que la visite du pr�sident de la R�publique l'oblige � se
soumettre de nouveau au joug de l'�tiquette, le jeune roi d'Espagne m�ne
la vie libre qui semble tant lui plaire. De temps � autre, une excursion
en automobile l'am�ne, comme on sait, en France. Entre deux de ces
promenades, grand passionn� de sports, le roi fait son tour au tir aux
pigeons de Saint-S�bastien, y d�jeune ou y lunche, et volontiers, apr�s
le repas, pr�side quelque partie de cartes entre deux de ses familiers,
--marquant au besoin les points avec cette bonne gr�ce, cette
gentillesse, si l'on ose dire, qui lui ont conquis tant de respectueuses
sympathies aupr�s de tous ceux qui l'ont approch�.



[Illustration: Mme Daniel Lesueur. Mlle Nelly Cormon. M. Andr�
Calmettes. Mlle Anne Ratecliff.
AU TH��TRE SARAH-BERNHARDT.--L'auteur et les principaux interpr�tes du
Masque d'amour pendant une r�p�tition.]

�LE MASQUE D'AMOUR�

AU TH��TRE SARAH-BERNHARDT

La premi�re repr�sentation du _Masque d'amour_--dont nous publierons le
texte complet illustr� dans un de nos plus prochains num�ros--va �tre un
des �v�nements artistiques du commencement de la saison th��trale. Le
nom de l'auteur, Daniel Lesueur, le choix des interpr�tes et jusqu'au
titre, bellement romantique, contribuent � attirer sur cette oeuvre
nouvelle la curiosit� du public: nous y r�pondons pr�ventivement en
publiant un groupe de l'auteur et de trois des principaux artistes,
pendant une r�p�tition sur le �plateau�, entre une partie de d�cor et le
rideau de fer.



LE MONUMENT D'EUG�NE FROMENTIN

M. Dujardin-Beaumetz, sous-secr�taire d'�tat aux Beaux-Arts, pr�sidait
dimanche, � la Rochelle, � l'inauguration du monument �lev� � Eug�ne
Fromentin, peintre et �crivain.

[Illustration: Monument d'Eug�ne Fromentin, par Ernest Dubois, � la
Rochelle.]

Ce monument, est d� � la collaboration du statuaire Ernest Dubois et de
l'architecte Patouillard-Demoriane. Sur un f�t est pos� le buste du
d�licat artiste, drap� d'un ample manteau. Une palme s'enroule autour du
socle, devant lequel caracole, comme � la fantasia, burnous flottant,
fusil au poing, un de ces cavaliers arabes que Fromentin a repr�sent�s
dans toutes leurs �l�gantes et fougueuses attitudes. Devant ce tr�s
d�coratif monument, le sous-secr�taire d'�tat aux Beaux-Arts a prononc�
l'�loge de Fromentin et lou� comme il convenait le peintre du
_Fauconnier arabe_ et l'auteur de _Dominique_, paraphrasant avec bonheur
le mot de Sainte-Beuve: �Il a deux muses, il est peintre en deux
langues.�

[Illustration: LE DIRIGEABLE �LEBAUDY� DANS L'A�RODROME MILITAIRE DE
TOUL. _Depuis son accident fortuit du camp de Ch�lons, d� � un brusque
coup de temp�te, qui ne lui retirait aucune de ses qualit�s
intrins�ques, le dirigeable_ Lebaudy _a �t� conduit, r�par� et regonfl�,
� Toul. Notre photographie--document indiscret--montre, dans son nouvel
a�rodrome--d�sormais permanent, assure-t-on--l'arri�re du dirigeable
gigantesque dominant la foule des ouvriers qui travaillent � creuser la
cale n�cessaire au passage du gouvernail, des moteurs, de la nacelle,
lorsqu'il devra effectuer ses sorties, avec le contr�le et sous la
direction effective des autorit�s militaires. Il est int�ressant de
constater � ce sujet que la France qui, la premi�re entre les nations,
employa les sous-marins � la d�fense des c�tes, va �tre aussi la
premi�re � �tudier l'utilisation des ballons dirigeables pour la d�fense
des places fortes._]



[Illustration: Installation de notre service photographique sur le
terrain des manoeuvres.]

LES MITRAILLEUSES AUX GRANDES MANOEUVRES ALLEMANDES

Au cours des grandes manoeuvres, l'empereur d'Allemagne et son
�tat-major ont observ� avec un int�r�t particulier tout ce qui concerne
les progr�s de l'artillerie.

L'importance qu'ils attachent au nouveau canon, dont nous avons
reproduit le mod�le dans notre dernier num�ro, ne leur fait pas n�gliger
la mitrailleuse, ainsi que l'attestent les documents compl�mentaires
fournis par notre service photographique.

[Illustration: Pont de bateaux en vue d'un ancien ch�teau fort en
ruines.]

[Illustration: Les mitrailleuses d'infanterie allemandes en service.]

Les Allemands poss�dent, � l'heure actuelle, 16 groupes de ces engins (�
6 pi�ces, 3 caissons et 80 hommes) et ils on cr�ent de nouveaux tous les
ans. Ces groupes sont affect�s � des bataillons de chasseurs ou � des
r�giments d'infanterie Nos photographies repr�sentent, la premi�re, une
de ces unit�s en action; l'autre, des servants portant leur pi�ce, sorte
de �civi�re-tra�neau� qui, en temps ordinaire, est fix�e sur
l'arri�re-train d'une voiture.

La mitrailleuse automatique Maxim de nos voisins emploie les cartouches
d'infanterie, ce qui facilite singuli�rement le r�approvisionnement.
Celles-ci sont dispos�es, au nombre de 250, sur un ruban traversant
l'arme. Chaque fois qu'un coup part, le canon, mont� sur glissi�res,
recule et actionne ainsi un m�canisme robuste qui met en place une
nouvelle cartouche et en d�termine ensuite l'explosion, sans que les
servants aient autre chose � faire qu'� pointer et � changer de temps en
temps le ruban Aussi obtient-on des vitesses de tir pouvant atteindre
500 coups � la minute au polygone, et 250 � 300 sur le champ de
bataille. En somme, une mitrailleuse tire aussi vite que 25 fantassins,
beaucoup plus juste � cause de son aff�t; un groupe allemand avec ses 6
pi�ces, fait donc autant de besogne qu'une compagnie d'infanterie. L. S.

[Illustration: Un pont de bateaux sur le Rhin]

[Illustration: Signaux � bras]



[Illustration: Arcade monumentale inaugur�e, � Bruxelles, par le roi
L�opold, le 27 septembre.]

A l'extr�mit� de la rue de la Loi, � Bruxelles, et � l'entr�e de
l'admirable avenue qui conduit au domaine royal de Tervueren, s'�l�ve un
ensemble de constructions qui abritent le palais ou mus�e du
Cinquantenaire de l'ind�pendance de la Belgique. Ce palais pr�sente, en
fa�ade vers la capitale, deux colonnades en h�micycle que devait relier
et compl�ter, au centre, un motif d�coratif, � la fois arc de triomphe
et porte de ville.

[Illustration: Une partie des �chafaudages pendant la construction de
l'arcade monumentale.]

Au printemps de 1904, le roi L�opold con�ut le dessein de faire achever
le monument, � l'occasion du 75e anniversaire de l'ind�pendance, qui
tombait, comme on sait, cette ann�e, et d'en faire don � sa capitale.

Il appela un architecte fran�ais dont il n'est pas besoin, pensons-nous,
de refaire ici l'�loge: M. Charles Girault, le b�tisseur de ce gracieux
et spirituel Petit Palais des Champs-Elys�es. Et il ne lui imposait
qu'une condition: �tre pr�t pour l'anniversaire. Il s'agissait de
construire, en dix-huit mois, un monument de 20 m�tres de profondeur, 45
m�tres de hauteur et 60 m�tres de fa�ade--soit 20 de plus que l'Arc de
l'�toile. Combien eussent recul� devant cette t�che!

M. Girault se mit � l'oeuvre. En avril 1904, il attaquait les projets.
La rapidit� avec laquelle il a mis debout cet arc �norme tient du
prodige. Il serait injuste, d'ailleurs, de n'en pas reporter une partie
de l'honneur � l'entrepreneur, M. Wouten-Dousten, de Bruxelles, qui lui
a �t� le plus pr�cieux des collaborateurs.

Le monument pr�sente trois grandes arcades de 10 m�tres d'ouverture. Une
ordonnance ionique supporte un entablement d'�nergique et �l�gante
silhouette que surmonte un attique d�cor�, aux angles, de Renomm�es, et,
couronn�, au centre, d'un quadrige de belle allure.

Sous la direction de M. Charles Girault, les meilleurs sculpteurs belges
ont model� ces figures et toutes celles qui compl�tent la d�coration de
�l'arcade monumentale�, comme disent nos voisins. Quant � la partie
architecturale, elle est de ce joli et fin granit bleut� de Belgique.

Le proc�d� de montage a grandement facilit� l'ex�cution rapide des
travaux. Deux formidables et tr�s pittoresques �chafaudages avaient �t�
construits, en avant de chacune des fa�ades. Un pont roulant courait �
leur sommet et d�posait l'une apr�s l'autre les assises de pierre,
soubassements, pieds-droits, f�ts, chapiteaux des colonnes, taill�s,
parachev�s � l'atelier.

Si bien que, le mercredi 27 septembre, le roi L�opold pouvait
inaugurer--sans apparat, avec une suite peu nombreuse--le monument tout
� fait fini. Il n'a pas m�nag� � son architecte les compliments et s'est
fait pr�senter par lui ses collaborateurs, se d�clarant �merveill� du
tour de force.

[Illustration: M. Girault. L�opold II. Les sculpteurs. Le jour de
l'inauguration: le roi L�opold, l'architecte, M. Girault, et le groupe
des sculpteurs qui ont collabor� � la d�coration du monument.]



LE CONGR�S INTERNATIONAL DE LA TUBERCULOSE

[Illustration: S�ance inaugurale du Congr�s, pr�sid�e par M. Loubet, le
2 octobre, sous le d�me central du Grand Palais des Champs-Elys�es.]

DEUX SALLES DE L'EXPOSITION ANNEX�E AU CONGR�S

[Illustration: Chambre � coucher antihygi�nique avec ses tentures, ses
tapis, ses meubles retenant la poussi�re et obstruant l'air et la
lumi�re.]

[Illustration: Avers. Revers. Insigne des congressistes Grave par
Vernon.]

[Illustration: Chambre de domestique dans une maison bourgeoise.]

Un Congr�s international de la tuberculose vient de se r�unir � Paris,
au Grand Palais des Champs-Elys�es. Le sommaire de l'ordre du jour de
ses travaux, r�partis entre quatre sections, en indique suffisamment
l'objet et l'importance: pathologie m�dicale et chirurgicale,
pr�servation et assistance de l'enfant et de l'adulte, hygi�ne sociale.
Le nombre des congressistes inscrits d�passait 2.400, et cette liste
comptait des notabilit�s de tous les pays, m�decins, savants,
�conomistes, administrateurs, membres de l'enseignement, l�gislateurs,
hommes d'�tat, notamment M. Casimir-Perier, ancien pr�sident de la
R�publique; on y voyait figurer en outre des femmes, comme la soeur
Candide, connues pour leur d�vouement aux oeuvres de bienfaisance.

La s�ance inaugurale a eu lieu, lundi dernier 2 octobre, avec un apparat
des plus solennels, en pr�sence du pr�sident de la R�publique, entour�
de ses secr�taires g�n�raux; de M. Rouvier, pr�sident du Conseil; des
ministres de l'Int�rieur et de la Guerre; du professeur H�rard, doyen de
l'Acad�mie de m�decine, pr�sident du Congr�s; du docteur Letulle,
secr�taire g�n�ral; des d�l�gu�s officiels des �tats adh�rents; du corps
diplomatique, etc.

TROIS SALLES DE L'EXPOSITION ANNEX�E AU CONGR�S

[Illustration: Chambre � coucher hygi�nique am�nag�e par les soins du
Touring-Club]

[Illustration: Une salle d'h�pital mod�le reconstitu�e par M. Andr�
Mesureur (d'apr�s le service de M. le Dr Tapret, � l'h�pital
Lariboisi�re).]

[Illustration: Chambre d'un d�tenu � la prison de Fresnes.]

Pour la circonstance, la rotonde centrale du Grand Palais avait �t�
merveilleusement am�nag�e et d�cor�e, sous l'habile direction de M. G.
Umbdenstock, architecte dipl�m� du gouvernement, r�p�titeur � l'�cole
polytechnique; � la clart� tamis�e qui, avec ses mannequins figurant les
personnages, les moindres objets, chacun � sa place, est une
reconstitution parfaite due � M. Andr� Mesureur, fils de l'�minent
directeur de cette administration; un rapprochement comparatif entre une
cellule de la prison de Fresnes et une mansarde de domestique dans un
bel immeuble de l'avenue des Champs-Elys�es (on devine ais�ment de quel
c�t� est l'hygi�ne); un autre rapprochement, non moins suggestif, entre
la chambre � coucher vieux style, encombr�e de tentures et de tapis,
nids � microbes, et la chambre simple et salubre que l'utile campagne du
Touring-Club de France commence � faire pr�valoir dans les h�tels. Ce
sont l� de v�ritables �le�ons de choses�.



LE CINQUANTENAIRE DU SIEGE DE S�BASTOPOL

[Illustration: La colline de Malakoff apr�s l'attaque.]

[Illustration: Le quartier de l'infanterie (au loin: l'escadre en mer).]

[Illustration: Entr�e de la rade (vue prise de Malakoff).]

[Illustration: Int�rieur du bastion russe n� 1.]

Vues de S�bastopol apr�s le si�ge, prises au daguerr�otype. _Voir les
l�gendes d�taill�es et l'article, page 240._

[Illustration: Le quartier des matelots � Karbelna�a.]

[Illustration: Int�rieur du bastion russe n� 6. Vues de S�bastopol apr�s
le si�ge, prises au daguerr�otype.]

LE CINQUANTENAIRE DU SI�GE DE S�BASTOPOL _Voir les l�gendes d�taill�es
et l'article, page 210._



[Illustration: Le Klong-Ch�, qui devait former la fronti�re au nord de
Kratt, d'apr�s le trait�.]

LA FRONTI�RE FRANCO-SIAMOISE

Comme la Russie, nous avons un voisin jaune, actif et remuant, en
Extr�me-Orient: moins dangereux que le Japon, le Siam nous cr�a
cependant autrefois de graves difficult�s. Mais nos relations avec lui
ont �t� en s'am�liorant, et l'accord semble parfait depuis les r�cents
travaux des commissions de d�limitation fran�aise et siamoise.

La commission fran�aise �tait pr�sid�e par le commandant Bernard, de
l'artillerie coloniale; la commission siamoise par le g�n�ral Mom
Chatidej Udom, chef d'�tat-major de l'arm�e siamoise. Les deux
commissions ont proc�d�, cette ann�e, � la d�limitation de la r�gion
comprise entre le Grand Lac du Cambodge et la mer. Elles se sont r�unies
au mois de janvier dernier � la fronti�re m�me, au petit poste de
Soai-Don-K�o, sur les bords du Prek-Kompong-Prak et se sont mises en
route vers Kratt.

Tout le territoire qu'elles ont travers� est � peu pr�s d�sert. Le
brigandage a �t� en effet si actif, depuis pr�s de quarante ans, sur les
confins du Siam et du Cambodge, que presque tous les villages ont �t�
successivement abandonn�s. Il n'�tait donc pas possible de recruter sur
place des porteurs. La commission fran�aise a employ� exclusivement,
pour ses transports, une cinquantaine d'�l�phants lou�s � des
propri�taires cambodgiens ou pr�t�s par le roi du Cambodge. La
commission siamoise a d�, au contraire, r�quisitionner, � une grande
distance, une v�ritable arm�e de coolies, ce qui risquait �videmment de
m�contenter les populations de la zone fronti�re.

Le peu de ressources qu'offrait la r�gion travers�e ne permettait du
reste aux membres des deux commissions ni de se ravitailler sur place,
ni m�me de trouver des abris. Malgr� les difficult�s qui r�sultaient
d'une telle situation, la travers�e de la for�t, qui couvre tout le pays
jusqu'� la mer, s'est effectu�e, gr�ce aux pr�cautions sanitaires prises
d�s le d�part, sans que le commandant Bernard ait eu � d�plorer la perte
d'un seul homme, europ�en ou indig�ne. C'est l� un exemple et, un
enseignement fort remarquables, d'autant que la for�t cambodgienne a,
dans toute l'Indo-Chine, une terrible r�putation d'insalubrit�.

Les r�sultats obtenus dans cette premi�re campagne ont �t� tr�s
importants et presque inesp�r�s. La fronti�re, trac�e d'une fa�on trop
pr�cise par le texte m�me du trait�, ne tenait compte ni des
revendications formul�es par les populations cambodgiennes, ni m�me de
la topographie exacte des lieux. Cela s'explique par l'imperfection des
cartes existantes et par le peu de renseignements que poss�dait notre
administration du Cambodge elle-m�me. Le commandant Bernard a r�ussi
cependant � obtenir, aussi, bien du c�t� du Grand Lac que du c�t� de la
mer, des rectifications de fronti�re que notre carte indique
suffisamment.

[Illustration: Le commandant Bernard.]

Du c�t� de Kratt, en particulier, la fronti�re devait, d'apr�s le
trait�, �tre form�e par une rivi�re d�nomm�e Klong-Dja, qui, en r�alit�,
se r�duit � un ruisseau nomm� Klong-Ch�, extr�mement �troit et qui est �
sec pendant huit mois de l'ann�e, sauf dans le voisinage de
l'embouchure. La fronti�re a �t� report�e jusqu'aux rives du grand
fleuve qui arrose toute la r�gion de Kratt, le Klong-Ya�.

D'autre part, le mouillage des grands navires, situ� entre l'�le de
Koh-Chang et le cap Lem-Ling, ne pouvait pr�senter de s�curit�, au point
de vue militaire, que si le gouvernement siamois consentait � une
cession additionnelle de territoire au nord du cap Lem-Ling. De ce c�t�
encore, la fronti�re a �t� report�e jusqu'� l'estuaire de Packnam-Ven,
large de 3.000 m�tres, profond de 6 � 8, et qui deviendra un port de
cabotage de premier ordre le jour o� les passes qui y conduisent auront
�t� approfondies ou balis�es.

Les districts que nous venons d'acqu�rir sont, nous l'avons dit, tr�s
peu peupl�s. On ne trouve d'agglom�rations de quelque importance que
dans le voisinage du Grand Lac ou dans les environs m�mes de Kratt.
Kratt est un tr�s gros village, peupl� de 12.000 � 15.000 habitants,
mais o� se fait un commerce assez important. Il y a un assez grand
nombre de marchands chinois qui s'occupent principalement du commerce
des cotonnades et du commerce du poivre. Le sol, tr�s fertile, est
couvert d'une for�t tr�s �paisse, presque inextricable, qui a rendu les
op�rations topographiques particuli�rement difficiles. On ne peut dire
que notre nouvelle acquisition nous apporte, en dehors du mouillage de
Koh-Chang et du port de Packnam-Ven, des richesses importantes, mais il
y a l� des terres riches, en bordure le long de la mer, adoss�es � de
magnifiques montagnes et dont l'avenir n'est pas douteux. Il faut
attendre toutefois que, gr�ce � la paix que nous saurons faire r�gner,
gr�ce � une organisation m�dicale qui s'impose, � un r�gime fiscal
appropri�, la zone fronti�re se repeupl�. Il d�pend de nous et de notre
administration que cet avenir se r�alise dans un d�lai assez bref.

[Illustration: Carte des rectifications de la fronti�re
franco-siamoise.]



[Illustration: Le convoi de la commission fran�aise dans une clairi�re
de la for�t.]

[Illustration: A DAKAR.--Savorgnan de Brazza sur son lit de mort.]

[Illustration: M. Binger. Mme de Brazza. M. Ph. de Brazza. A
MARSEILLE.--La veuve de M. de Brazza traversant les docks, � sa descente
du paquebot.]

[Illustration: A MARSEILLE.--Le cercueil transport�, du paquebot � la
chapelle ardente sur le quai.]

[Illustration: M. Chanot, maire. M. Mastier, pr�fet. G�n�ral Hambel. A
MARSEILLE.--Les autorit�s se rendant � la chapelle ardente.]

[Illustration: A PARIS.--Les fun�railles officielles: le cort�ge passant
devant le minist�re de la Marine. LA MORT DE SAVORGNAN DE BRAZZA ET SES
OBS�QUES EN FRANCE.]



LIVRES NOUVEAUX

LES HISTORIENS DU SECOND EMPIRE[1]

Mme Adam et M. Emile Ollivier nous racontent la m�me �poque, avec des
opinions bien diff�rentes. Ce qu'on disait dans son salon politique et
parmi les inflexibles de l'opposition, Mme Adam nous le rend fort bien,
avec une flamme que les ann�es �coul�es n'ont pas refroidie. Elle
s'exprime comme si elle �tait encore en pleine bataille. M. Emile
Ollivier retrace, lui, les luttes de tribune, les divisions qui
s�vissaient parmi les amis de l'empereur, la marche lente mais s�re vers
l'Empire lib�ral et vers le minist�re de janvier 1870, dont il fut le
grand orateur.

A partir de 1866, une grande inqui�tude r�gne en France, chez les sages
esprits. M. Thiers, le 3 mai 1866, un mois avant la guerre qui devait
aboutir � Sadowa, avait prononc� un magnifique et proph�tique discours,
dans lequel il avait recommand� au gouvernement de faire, du c�t� de
l'Italie, le geste n�cessaire et d'emp�cher son alliance avec la Prusse.
Peut-�tre � la date o� M. Thiers monta solennellement � la tribune
�tait-il d�j� un peu tard; mais il n'avait pas m�nag� pr�c�demment ses
perp�tuels avertissements. Neftzer, un familier de Mme Adam et le
cr�ateur du _Temps_, ne cessa aussi de sonner l'alarme et de montrer du
doigt la fronti�re de l'est, jusqu'� l'�clat de juillet 1870. Pour tout
homme clairvoyant, M. de Bismarck voulait fermement la lutte et le
d�membrement de la France.

M. Ollivier nous d�clare qu'en persistant � toujours montrer les nuages
noirs accumul�s � l'est, M. Thiers avait provoqu� et d�cha�n� la
temp�te. Tel n'est point mon sentiment. L'homme d'�tat signalait le
danger imminent, la n�cessit� de le conjurer, mais d�sirait fermement la
paix et ne fit pas un mouvement capable de la compromettre.

Il fallait un certain courage pour donner sa pens�e. La Prusse �tait
populaire en France. L'opposition, accoutum�e � r�p�ter certaines
d�clamations contre l'Autriche, se r�jouissait de ses humiliations. Au
d�but, l'empereur lui-m�me et surtout le prince Napol�on, leurr�s par
certaines fantasmagories trompeuses et certaines caresses de M. de
Bismarck, semblent avoir vu, d'un oeil favorable, la fortune croissante
de la Prusse. Quand les �cailles leur tomb�rent des yeux, il �tait un
peu tard. En 1868, le mar�chal Niel soutint, � la tribune, une bataille
pour une nouvelle organisation de l'arm�e et une augmentation des
effectifs. M. Thiers se s�para, dans la circonstance, de ses amis de
l'opposition et vota toujours en faveur de notre puissance militaire.
Combien M. Jules Simon dut plus tard regretter am�rement ses paroles
imprudentes! Il vivait, avec ses amis, en pleine l�gende, s'imaginant
qu'au moment supr�me la lev�e en masse de soldats improvis�s pourvoirait
� tout, et qu'� notre chant de la Marseillaise allaient s'�vanouir les
bataillons allemands. Se pr�parer � la guerre, enfermer des jeunes gens
dans une caserne, les soumettre � la discipline militaire, excitait
l'indignation de M. Jules Favre. Avec quelle brutalit� les �v�nements
renvers�rent, deux ans apr�s, toutes les th�ories des deux orateurs! M.
Emile Ollivier, d'une plume alerte, avec ses souvenirs et ses notes et
une parfaite bonne foi, n'a rien oubli� des erreurs parlementaires de
l'�poque. La majorit� de la Chambre, fid�le � l'empereur, h�sitait
elle-m�me, dans la crainte des �lecteurs, � soutenir le mar�chal Niel.

[Note 1: _Mes Sentiments et nos Id�es avant 1870_, par Mme Edmond Adam
(Lemerre, 3 fr. 50).--_L'Empire lib�ral_, par Emile Ollivier Garnier, 3
fr. 50.]

Dans le salon de Mme Adam r�gnaient un peu les m�mes id�es qu'au
Parlement. Ceux qui, plus tard, devaient faire leur _mea culpa_, comme
Challemel-Lacour, ne montraient que de l'hostilit� pour une aggravation
du budget de la guerre et m�me pour les arm�es permanentes. Et
cependant, de partout, arrivait un perp�tuel _cave_. Nino Bixio, en
Italie, le prince de Sagan rencontr� en Allemagne, ne cessaient de le
crier en m�me temps que M. Thiers et Neftzer. Sceptique et d�sabus� sur
le reste, M�rim�e, toutefois, s'animait jusqu'� l'�loquence et jusqu'aux
larmes contre tout ce qui paraissait nuisible � la patrie.

J'ai marqu� la principale pr�occupation des deux volumes, si diff�rents
et si hostiles parfois, de M. Emile Ollivier et de Mme Adam. Ce qui fait
le charme et l'int�r�t passionnant du livre de M. Emile Ollivier, c'est
qu'il participe � la fois de la grande et belle histoire et des m�moires
familiers. Sans parti pris, par des faits quelquefois anecdotiques,
l'auteur nous montre les craintes des esprits avis�s. Ne nous
d�couvre-t-il pas aussi comment, gr�ce � la politique ext�rieure et aux
luttes intestines, nous nous sommes peu � peu achemin�s vers la
catastrophe? Ceux qui prirent le pouvoir en 1870 trouv�rent une
situation qu'ils n'avaient pas cr��e et que, longtemps avant leur venue,
avait d�nonc�e M. Thiers.

Mme Adam ne se borne pas, dans ses souvenirs, � la politique. Amie de
George Sand, elle nous r�p�te ce que la grande artiste lui a dit de ses
amours avec Musset. L'enfant du si�cle, Rolla, �tait en proie � l'alcool
et � de basses fr�quentations. A certains moments d'ivresse que ne
put-il pas, en effet, dire � l'amie du voyage � Venise? Quels propos
n'entendit-elle pas dans leurs fr�quentes querelles? Mais je ne veux, en
aucune fa�on, revenir sur cette histoire d'amour si douloureuse.

Plus plaisant nous appara�t Sainte-Beuve, nomm� s�nateur, essayant plus
de vingt fois son costume, ne sachant s'il le choisirait collant ou
ais�, aussi malheureux dans cette histoire d'habit et de tailleur qu'en
1848, lorsqu'il prit le train de l'exil pour Li�ge. Combien de lettr�s
et d'hommes politiques sont pr�sent�s par Mme Adam, qui mime leurs
gestes et qui, sans m�chancet� toutefois, en tire les ficelles! Nous
avons l� quelques marionnettes humaines, gesticulant et parlant au
naturel. H�las! le monde n'est-il pas comme un th��tre de _fantochi_?
Tel nous le voyons souvent dans _Mes Sentiments et nos Id�es_. Ce qui
est singuli�rement amusant, c'est la premi�re visite de Gambetta au
salon et � la salle � manger de Mme Adam. Rien de plus pittoresque.
S'imaginant invit� chez quelque bas bleu, il parut dans un costume peu
d�coratif et fut tout surpris de trouver l� tous les hommes en habit et
en cravate blanche. Pour le tirer de sa confusion, Mme Adam l'installa �
sa droite, place que, du reste, il ne quitta plus dans la maison. On
saisit, sur le vif, dans les pages de Mme Adam, ceux-l� qui se
pr�paraient au pouvoir en jetant leur premi�re gourme dans l'opposition.
M. Emile Ollivier nous peint de son c�t� les hommes du Parlement, en
pleine possession de leurs moyens, combattant pour ou contre l'Empire,
cherchant � se surpasser mutuellement et � occuper le premier rang.
Retir� de tout, il a pu �crire cette substantielle et vivante histoire.
Si la politique avait absorb� toute son existence, il n'aurait eu ni le
temps, ni le calme n�cessaire pour b�tir ce monument dans lequel
entreront les historiens de l'avenir et o� ils puiseront � pleines mains
les renseignements pr�cis et les jugements sans passion.

E. LEDRAIN.



_Henner et Barrias_, par A. Soubies; deux plaquettes illustr�es, 1 franc
l'une, Flammarion.--_Almanach des spectacles, 1904_. par A. Soubies,
avec une eau-forte de Lalauze, Flammarion.

[Illustration: EN CHINE.--La brouette � voiles.--_Phot. comm. par M. G.
de Ryckman._]



DOCUMENTS et INFORMATIONS

UNE NOUVELLE INDUSTRIE: LA CAS�INERIE.

L'industrie des beurreries, tr�s ancienne et tr�s connue d'ailleurs,
vient de donner naissance � une nouvelle industrie, fort int�ressante,
et qui para�t appel�e � un bel avenir.

Pour faire du beurre, on s�pare la cr�me du lait, et il reste ce qu'on
nomme le petit-lait. Mais que devient ce liquide? G�n�ralement, on
l'emploie � nourrir des porcs. Mais voici qu'on vient de s'aviser qu'il
y avait � faire de ce liquide un emploi beaucoup plus lucratif et aussi
beaucoup plus compliqu�.

En effet, le petit-lait contient encore de la cas�ine et de la lactose.

Or, avec la cas�ine, on peut, en la solidifiant, fabriquer une foule
d'objets � bon march�. Et, en effet, la cas�ine remplace avantageusement
le cellulo�d, dont elle n'a ni la mauvaise odeur, ni surtout la
dangereuse inflammabilit�.

C'est ainsi qu'a �t� fond�e, il y a quelques mois, une cas�inerie �
Surg�res, dans la Charente-Inf�rieure, pr�s d'une beurrerie coop�rative.

Cette cas�inerie a �t� organis�e par le docteur Zirn. Avec la cas�ine
solidifi�e par des proc�d�s chimiques, on fabrique des objets dits en
�galalithe� ou pierre de lait; la plus blanche sert � faire de la colle;
et m�me on en r�serve une certaine quantit�, dont la coagulation a �t�
spontan�e, pour des produits d'alimentation.

Quant � la lactose du petit-lait, il est �galement facile de l'extraire,
et l'on songe � l'employer pour l'alimentation artificielle des enfants,
ainsi qu'on le fait en Allemagne et en Angleterre.

Actuellement, on fabrique en galalithe des peignes, des porte-plume, des
coupe-papier, des grattoirs, des broches, etc.

Le petit-lait de trente-cinq laiteries est employ� dans la cas�inerie de
Surg�res qui, cette ann�e, a manipul� 180.000 kilogrammes de cas�ine.

LA BROUETTE CHINOISE.

La brouette chinoise, connue depuis des si�cles, diff�re notablement de
la n�tre; la roue, d'un grand diam�tre, occupant le centre, supporte
directement le poids de la charge. Cette disposition r�duit
naturellement l'espace utilisable et, par suite, les fardeaux sont
plac�s de chaque c�t� de ladite roue, du contact de laquelle les
pr�serve une caisse � claire-voie. L'�quilibre de ces v�hicules est des
plus instables � cause de leur hauteur; pour le maintenir, le
conducteur, les bras tr�s �cart�s, doit parfois se livrer � une
v�ritable gymnastique.

Les Chinois, gens fort �conomes et aussi peu soucieux des commodit�s
mat�rielles que du prix du temps, appr�cient fort l'extr�me bon march�
de la brouette et l'emploient � de multiples usages. Dans les villes,
elle devient le fiacre du peuple et de la petite bourgeoisie; le
voyageur est-il seul? l'�quilibre s'�tablit au moyen d'un contrepoids,
un sac pesant ou simplement une grosse pierre. Couramment, elle sert au
transport des marchandises et, � travers les immenses plaines du Centre
et du Nord, c'est ainsi que se fait la majeure partie du trafic; il
n'est pas rare de rencontrer sur les routes chinoises, transform�es en
fondri�res, de longues files de ces camions sommaires, charg�s outre
mesure, qui couvrent des distances invraisemblables. Les voies tr�s
fr�quent�es offrent, creus�e peu � peu par les roues, une orni�re
profonde o� ne manquent pas de s'engager tous les conducteurs, car s'il
leur faut y pousser plus fort, en compensation, ils risquent moins de
verser. Du reste, la plupart des brouettes sont attel�es d'un �ne, d'un
boeuf, d'un cheval ou d'un homme; lorsque le vent souffle dans une
direction favorable, l'addition d'une petite voile carr�e au v�hicule
permet d'obtenir des vitesses relativement consid�rables.

BOUTEILLES EN PAPIER.

Les objets que l'on fabrique avec du papier sont aujourd'hui tr�s
nombreux et ils ont l'avantage d'�tre solides, l�gers et peu co�teux.

Mais on n'avait pas encore song� � faire des bouteilles en papier. Les
Am�ricains viennent de faire cette, innovation, qui donne, para�t-il, de
tr�s bons r�sultats.

[Illustration: EN ALG�RIE.--Campement, pr�s de Souk-Ahras, de la mission
astronomique allemande charg�e d'observer l'�clipse du 30 ao�t.--_Phot.
L. Ar�na._]

Les bouteilles en papier ont �t� d'abord adopt�es pour le transport du
lait et elles ont, dans ce cas, le grand avantage de ne servir qu'une
fois. Ainsi elles �cartent du pr�cieux liquide les adult�rations
r�sultant des lavages imparfaits et des fermetures incompl�tes. Ces
bouteilles en papier, de forme conique, sont en effet pourvues d'un
syst�me de bouchage irr�prochable.

Quant au contact du lait avec le papier lui-m�me, il est �vit� par une
imperm�abilisation obtenue en passant les bouteilles dans un bain de
paraffine � 100 degr�s.

A Philadelphie, o� l'on fait grand usage de ces bouteilles, on a reconnu
que le lait contenu dans les bouteilles en verre �tait toujours plus
riche en microbes que celui contenu dans les bouteilles en papier.

UN OBSERVATOIRE IMPROVIS� EN ALG�RIE.

Parmi les observatoires provisoires install�s par les astronomes de tous
pays, aux points o� l'on pouvait le mieux suivre les phases de l'�clipse
de soleil du 30 ao�t, l'un des plus curieux �tait celui que la mission
allemande, dirig�e par le docteur Knopf, directeur de l'observatoire
d'I�na, avait �tabli pr�s de Souk-Ahras (d�partement de Constantine).
Aux portes de la petite ville alg�rienne qui, pour le dire en passant,
grandit et se d�veloppe avec la rapidit� d'une ville am�ricaine, et dont
la population a doubl� en trois ans--le docteur Knopf avait install�, au
seuil de la plaine, tout son campement, que dominait de ses deux tubes,
braqu�s comme des canons �normes vers le ciel, la lunette de Zeiss qui
allait servir aux observations. Et �a �t� pendant quelques jours le lieu
de promenade favori des fl�neurs de Souk-Ahras. Ajoutons que le temps,
tr�s clair, a favoris� particuli�rement les travaux de la mission
allemande.

LES PLUS GRANDES PLUIES.

L'endroit o� il pleut le plus est la r�gion de Cherrapunji, dans la
province indienne d'Assam. La hauteur annuelle moyenne de la pluie que
re�oit cette localit� a �t�, pour 1895-1903, 11 m. 223.

Au second rang, lui disputant de pr�s le record de l'humidit�, vient la
station de Debundscha, en Cameroun, qui a re�u, ann�e moyenne, de 1895 �
1903, une hauteur d'eau de 10 m. 454. C'est pendant l'�t� que cette
station est surtout inond�e.

Mais ces quantit�s d'eau re�ues ne sont que des moyennes, qui sont assez
fortement d�pass�es par les maximums. Ainsi, en 1851, � Cherrapunji, il
est tomb� 14 m. 785 d'eau, et, en 1902, il en est tomb� 14 m. 133. Dans
une seule journ�e, dans cette localit�, il en est tomb� 456 millim�tres,
pr�s d'un demi-m�tre.

Que sont nos pluies, dans le bassin de Paris, o� la moyenne annuelle ne
d�passe pas 378 millim�tres d'eau, � c�t� de ces d�luges!

LA CUEILLETTE DES NOIX DE COCO.

Le cocotier, tout le monde le sait, est une sorte de palmier commun dans
les r�gions tropicales et fort appr�ci� pour les multiples qualit�s qui
permettent d'utiliser son bois, ses feuilles, ses fleurs, son fruit,
voire l'enveloppe de ce fruit; mais il est un point que bien des gens
sans doute--on ne pense pas � tout--n�gligent d'�lucider Etant donn�
qu'un cocotier peut atteindre une vingtaine de m�tres de hauteur,
comment cueille-t-on les noix de coco plac�es au sommet? A la r�flexion,
on ne s'imagine gu�re l'indig�ne provoquant par la secousse ou par le
gaulage (avec quelle perche?) la chute plut�t dangereuse de ces �normes
et lourdes noix ayant souvent la grosseur de la t�te humaine dont elles
menaceraient la s�curit�. Toucher � la cime empanach�e?

La grande �chelle de nos pompiers suffirait � peine. Faute d'un pareil
engin, les n�gres des Antilles, ceux de Porto-Rico entre autres, y
suppl�ent en faisant de l'arbre lui-m�me, au tronc relativement gr�le et
capable de plier sous le poids de plusieurs hommes, l'�chelle o� ils
accomplissent des prodiges d'�quilibre et d'agilit�. Ainsi qu'en
t�moigne notre document photographique, c'est justice et non malice de
comparer, en l'occurrence, � des bandes de quadrumanes ces �quipes de
noirs acrobates grimpeurs.

UNE ACAD�MIE PROVINCIALE.

Dans notre avant-dernier num�ro, � l'occasion du centenaire de la
fondation de l'Acad�mie de M�con, nous avons constat� la prosp�rit� de
cette compagnie et cit�, entre autres chiffres � l'appui, le nombre de
ses membres associ�s. Ceux-ci ne sont pas moins de 340; mais, le z�ro
�tant tomb� � l'impression, les 340 n'�taient plus que 34 dans nos
colonnes. Plusieurs membres de l'Acad�mie m�connaise, abonn�s �
_L'Illustration_, nous ont �crit pour nous signaler cette erreur que
nous nous empressons de r�parer.

[Illustration: Aux ANTILLES.--N�gres de Porto-Rico montant � la
cueillette des noix de coco.--_Copyright Underwood and Underwood._]

JOS�-MARIA DE HEREDIA

Le po�te Jos�-Maria de Heredia, qui a succomb� lundi dernier � une
douloureuse maladie, �tait n�, en 1842, � la Fortuna, pr�s de
Santiago-de-Cuba, d'un p�re espagnol et d'une m�re de souche fran�aise.
Venu de bonne heure en France, il fut �lev� au coll�ge Saint-Vincent, �
Senlis, puis suivit les cours de l'�cole des chartes et obtint, sa
naturalisation.

D�s la vingti�me ann�e, sa vocation po�tique commen�a de se r�v�ler par
une remarquable virtuosit� en un genre o� il devait atteindre � la
ma�trise; mais, arriv� � la maturit� de l'�ge et du talent, une des
originalit�s de ce po�te, ainsi qu'on l'a dit justement, �tait d'�tre �
la fois presque in�dit et presque c�l�bre. Longtemps, en effet, ces
sonnets cisel�s avec une laborieuse lenteur, aux rythmes d'une sonorit�
retentissante comme les syllabes m�mes du nom de l'auteur, celui-ci
s'�tait content� de les d�clamer de sa voix chaude dans l'intimit� des
c�nacles litt�raires, de les laisser r�p�ter de bouche en bouche, et un
petit nombre d'entre eux, tr�s connus: _les Conqu�rants, le Samoura�, le
R�cif de corail, le Vieil Orf�vre_, restaient �pars dans quelques
journaux, revues ou anthologies, lorsqu'en 1893 il se d�cida enfin � les
r�unir et � les publier sous le titre: _les Troph�es_.

[Illustration: Jos�-Maria de. Heredia, mort le 3 octobre. _Phot. Pirou,
rue Royale_.]

L'ann�e suivante, il entrait � l'Acad�mie fran�ais; se piquant, elle
aussi, d'originalit�, la docte compagnie daignait ouvrir son sein �
l'�homme d'un seul livre�. Les fervents admirateurs de ce livre, � leurs
yeux plus pr�cieux que l'or et plus durable que l'airain, ne pouvaient
qu'applaudir � ce rare et beau geste.

Brillante �toile de la pl�iade parnassienne, disciple pr�f�r� de Leconte
de Lisle--qui lui avait l�gu� son habit d'acad�micien--Jos�-Maria de
Heredia s'�tait cependant assez d�gag� de l'influence du ma�tre pour
affirmer sa personnalit�.

�Le sentiment qu'il exprimait de pr�f�rence, a �crit Jules Lema�tre,
c'�tait je ne sais quelle joie h�ro�que de vivre par l'imagination �
travers la nature et l'histoire magnifi�e et glorifi�e...

�Mais ce qui peut-�tre le distinguait entre tous, c'�tait la recherche
de l'extr�me pr�cision dans l'extr�me splendeur. Il joignait � l'ivresse
des sons et des couleurs le go�t d'une forme dont la bri�vet�,
l'exactitude et la pl�nitude rappelaient en quelque fa�on nos �crivains
classiques.�

En 1901, M. de Heredia avait remplac� Henri de Bornier comme
administrateur de la biblioth�que de l'Arsenal. Il consacrait cette
studieuse retraite � la pr�paration d'une �dition nouvelle des
_Bucoliques_, d'Andr� Ch�nier.

Rappelons--ce souvenir n'a d'ailleurs qu'un int�r�t anecdotique--qu'en
1896, lors de la visite de Nicolas II et de la tsarine � Paris, il eut
l'honneur de haranguer en vers les souverains russes.

UN CINQUANTENAIRE MILITAIRE S�BASTOPOL, 1855-1905, PORT-ARTHUR

En examinant les photographies que reproduit aujourd'hui
_L'Illustration_ (pages 234-235), on serait tent� de s'extasier sur les
terribles effets de l'artillerie moderne et sur les progr�s qu'elle n'a
cess� d'accomplir. Cependant l'artillerie moderne et ses progr�s n'ont
ici rien � faire, car il ne s'agit point de vues prises � Port-Arthur,
ainsi qu'on pourrait le croire, mais de photographies _authentiques_
ex�cut�es en 1855, � S�bastopol. Il y a, en effet, cinquante ans que
nous sommes entr�s � Malakoff, et il a fallu des raisons de haute
convenance pour nous emp�cher de c�l�brer dignement le cinquantenaire
d'une journ�e qui fut glorieuse pour nos armes.

Certes ce fut une laborieuse entreprise que ce si�ge de pr�s de douze
mois, entam� aussi loin de la m�re patrie, sur un sol �tranger o� tout
manquait et o� il nous fallut tout apporter; aussi, sur un total de
225.000 hommes que la France envoya successivement en Crim�e, 75.000
succomb�rent, autant furent bless�s et un tiers seulement de l'effectif
rentra sain et sauf apr�s une campagne de plus de deux ans. Les Anglais
perdirent de leur c�t� 22.000 soldats et les Turcs environ 35.000. Quant
aux Russes, on peut �valuer le total de leurs pertes � pr�s de 200.000
hommes. Le seul assaut du 8 septembre 1855 co�ta aux alli�s 10.000
soldats et aux Russes 13.000. Les travaux ex�cut�s devant S�bastopol
furent gigantesques et d�passent de beaucoup tout ce que l'on a jamais
fait dans ce genre. Les alli�s construisirent plus de 80 kilom�tres de
tranch�es ou de cheminements divers; ils mirent en batterie 800 pi�ces
de canon qui lanc�rent sur la place plus d'un million et demi de
projectiles, soit pr�s de 2.000 coups par pi�ce, tandis, que les 1.500
bouches � feu des Russes tir�rent de leur c�t� trois millions d'obus, de
bombes ou de boulets.

Et cependant tant de fatigues support�es, tant de sang r�pandu ne nous
donn�rent que la st�rile possession d'une ville d�truite par le canon et
par l'incendie. C'est que la guerre de Crim�e n'avait �t�, d'un bout �
l'autre, comme l'�crivait, le 24 ao�t 1854, le g�n�ral Bosquet, qu'une
�aventure�. Aventure du c�t� de la France qui, au moment de s'engager
dans une pareille entreprise, n'avait que �14 batteries disponibles...
des escadrons qui comptaient 40 � 50 sabres, des compagnies qui
n'avaient que 30 � 40 fantassins et des magasins vides...� Aventure
aussi du c�t� de la Russie qui avait � peu pr�s oubli� de fortifier
S�bastopol du c�t� de la terre et de relier ce grand port militaire au
reste de l'empire par des routes et des voies ferr�es, qui avait oubli�
surtout de pr�parer s�rieusement la mobilisation de son arm�e.

Cinquante ans plus tard, les Russes devaient recommencer en Mandchourie
une aventure analogue qui, faute de pr�paration, devait tourner plus mal
encore.

S�bastopol �tait � peine fortifi�, mais Port-Arthur ne l'�tait gu�re
davantage, et encore les quelques d�fenses qui s'y trouvaient
avaient-elles �t� �lev�es non par les Russes, mais par les Chinois.

S�bastopol �tait comme isol� du reste de la Russie; Port-Arthur n'�tait
reli� � l'Europe que par une voie ferr�e d'un rendement presque
ridicule.

Mais alors que S�bastopol se trouva _par hasard_[2] abondamment pourvu
d'artillerie et de munitions, alors que le commandement y disposait du
g�nie de Todleben, Port-Arthur se trouvait aussi d�pourvu que possible
de tous les �l�ments de d�fense autres que l'incomparable solidit� du
soldat russe.

Il est vrai que, comme � S�bastopol, l'attaque p�cha par bien des c�t�s:
les Japonais entreprirent le si�ge avec un mat�riel insuffisant et ils
durent se r�signer � proc�der � coups d'hommes, comme nous l'avions fait
en 1855. Comme nous, ils finirent par r�ussir, et il faut avouer qu'ils
l'avaient mieux m�rit�, car leur entreprise �tait, au fond, mieux
pr�par�e que la n�tre; mais, � Port-Arthur comme � S�bastopol, les
fautes du d�fenseur contribu�rent peut-�tre plus encore au succ�s que
les efforts de l'assaillant.

Une derni�re comparaison s'impose entre la campagne de Crim�e et celle
de Mandchourie, c'est la comparaison des r�sultats acquis.

En 1855, le b�n�ficiaire de la campagne, ce ne fut point la France, qui
n'eut pour elle que l'honneur et les coups; ce fut, sans contredit,
l'Angleterre qui sut, sans bourse d�lier, se faire pr�ter une arm�e, et,
gr�ce � l'entente cordiale, parvint sans effort � atteindre son but, la
destruction d'une marine rivale et l'�clips� prolong�e de la puissance
russe en Europe.

Sans doute les Japonais se sont montr�s, en 1905, moins na�fs que nous
ne l'avions �t� nous-m�mes cinquante ans auparavant: ils ont su se
r�server leur part, mais le v�ritable triomphateur de la guerre
russo-japonaise n'est-ce pas encore l'Angleterre qui, sans m�me br�ler
une amorce, a, pour la deuxi�me fois, obtenu l'an�antissement d'une
marine rivale, arr�t� pour longtemps les progr�s mena�ants de la
puissance russe et entra�n� par surcro�t la France et le Japon dans
l'orbite de l'entente cordiale? Tant il est vrai que, s'il est des
nations auxquelles les le�ons de l'histoire ne profitent jamais, il en
est d'autres pour qui l'histoire est un perp�tuel recommencement. L. S.

[Note 2: L'approvisionnement de S�bastopol, _exclusivement destin� � la
marine_, tut tout entier employ� aux besoins d'un si�ge qu'on n'avait
pas pr�vu.]

L�GENDE D�TAILL�E DES GRAVURES du si�ge de S�bastopol (pages 234-235).

LA COLLINE DE MALAKOFF, APR�S L'ATTAQUE (VUE PUISE DES PENTES DU MAMELON
VERT).--On aper�oit _en haut_ quelques d�bris de la fameuse tour ainsi
que les ruines du parapet russe; puis, _descendant la pente_, les
zigzags de nos tranch�es et enfin, au premier plan, la batterie n� 34
comprenant six obusiers de si�ge de 22 centim�tres. Cette batterie,
construite du 24 juillet au 7 ao�t 1855 par le capitaine S�monin, de la
1re batterie du 8e d'artillerie, ouvrit le feu sur Malakoff le 17 ao�t
et ne l'interrompit qu'apr�s la prise de la ville.

LE QUARTIER DE L'INFANTERIE (VUE DES GRANDES CASERNES, PRISE DE
MALAKOFF).--On aper�oit dans le fond l'escadre anglo-fran�aise. Une
partie des casernes est intacte, mais celles du centre et tous les
b�timents en arri�re, qui se trouvaient sur la ligne de tir des
batteries de l'attaque Malakoff, sont en ruines.

ENTR�E DE LA RADE (VUE PRISE DE MALAKOFF).--Au fond, la presqu'�le
portant le fort du Sord et se terminant, � gauche, par le fort
Constantin. Au-dessous du fort Constantin, le fort Nicolas, qui forme
avec ce dernier l'entr�e de la rade et avec le fort Paul l'entr�e du
port Sud; au centre, les docks compris entre les casernes et le faubourg
de Karbelna�a.

INT�RIEUR DU BASTION RUSSE N� 1 (VU DE S�BASTOPOL).--Au milieu de la
photographie se trouvent un abri � munitions en ma�onnerie et un
escabeau de pointage. A droite et � gaucho sont deux caronades de 30 sur
aff�t marin, muni d'une longue _brague_ pass�e dans l'anneau de culasse
pour amortir le recul. Les embrasures sont garnies de _porti�res_ en
cordages pour arr�ter les balles; la caronade gauche porte en outre,
autour de sa vol�e, un _masque_ circulaire en cordages pour boucher
l'ouverture qui se trouve � la partie inf�rieure de la _porti�re_
correspondante.

LE QUARTIER DES MATELOTS � KARBELNA�A (VUE PRISE DE MALAKOFF).-Ce
quartier, qui comprenait quatre longues files de maisons, est
enti�rement an�anti. On aper�oit en arri�re la rade et la presqu'�le o�
se trouvait le fort du Nord; � droite, le viaduc sur lequel la route
passe le ravin Ouchakoff.

INT�RIEUR DU BASTION RUSSE N� 6 (VU DE S�BASTOPOL).--Les embrasures sont
d�truites, le parapet �ventr�, les porti�res qui garnissaient les
embrasures sont tomb�es sur les aff�ts. Les gabions disloqu�s jonchent
le sol et recouvrent, au premier plan, une grosse pi�ce de marine �
moiti� enfouie dans le sol. Au centre, un canon de 30 sur aff�t marin a
�t� abandonn� par les servants qui cherchaient � le mettre en batterie
et qui n'ont pu tenir sous la pluie des projectiles.



[Illustration: L'AVIS DU SAVANT, par Henriot.]



SUPPL�MENT.







End of the Project Gutenberg EBook of L'Illustration, No. 3267, 7 Octobre
1905, by Various

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1.F.6.  INDEMNITY - You agree to indemnify and hold the Foundation, the
trademark owner, any agent or employee of the Foundation, anyone
providing copies of Project Gutenberg-tm electronic works in accordance
with this agreement, and any volunteers associated with the production,
promotion and distribution of Project Gutenberg-tm electronic works,
harmless from all liability, costs and expenses, including legal fees,
that arise directly or indirectly from any of the following which you do
or cause to occur: (a) distribution of this or any Project Gutenberg-tm
work, (b) alteration, modification, or additions or deletions to any
Project Gutenberg-tm work, and (c) any Defect you cause.


Section  2.  Information about the Mission of Project Gutenberg-tm

Project Gutenberg-tm is synonymous with the free distribution of
electronic works in formats readable by the widest variety of computers
including obsolete, old, middle-aged and new computers.  It exists
because of the efforts of hundreds of volunteers and donations from
people in all walks of life.

Volunteers and financial support to provide volunteers with the
assistance they need, are critical to reaching Project Gutenberg-tm's
goals and ensuring that the Project Gutenberg-tm collection will
remain freely available for generations to come.  In 2001, the Project
Gutenberg Literary Archive Foundation was created to provide a secure
and permanent future for Project Gutenberg-tm and future generations.
To learn more about the Project Gutenberg Literary Archive Foundation
and how your efforts and donations can help, see Sections 3 and 4
and the Foundation web page at http://www.pglaf.org.


Section 3.  Information about the Project Gutenberg Literary Archive
Foundation

The Project Gutenberg Literary Archive Foundation is a non profit
501(c)(3) educational corporation organized under the laws of the
state of Mississippi and granted tax exempt status by the Internal
Revenue Service.  The Foundation's EIN or federal tax identification
number is 64-6221541.  Its 501(c)(3) letter is posted at
http://pglaf.org/fundraising.  Contributions to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation are tax deductible to the full extent
permitted by U.S. federal laws and your state's laws.

The Foundation's principal office is located at 4557 Melan Dr. S.
Fairbanks, AK, 99712., but its volunteers and employees are scattered
throughout numerous locations.  Its business office is located at
809 North 1500 West, Salt Lake City, UT 84116, (801) 596-1887, email
business@pglaf.org.  Email contact links and up to date contact
information can be found at the Foundation's web site and official
page at http://pglaf.org

For additional contact information:
     Dr. Gregory B. Newby
     Chief Executive and Director
     gbnewby@pglaf.org


Section 4.  Information about Donations to the Project Gutenberg
Literary Archive Foundation

Project Gutenberg-tm depends upon and cannot survive without wide
spread public support and donations to carry out its mission of
increasing the number of public domain and licensed works that can be
freely distributed in machine readable form accessible by the widest
array of equipment including outdated equipment.  Many small donations
($1 to $5,000) are particularly important to maintaining tax exempt
status with the IRS.

The Foundation is committed to complying with the laws regulating
charities and charitable donations in all 50 states of the United
States.  Compliance requirements are not uniform and it takes a
considerable effort, much paperwork and many fees to meet and keep up
with these requirements.  We do not solicit donations in locations
where we have not received written confirmation of compliance.  To
SEND DONATIONS or determine the status of compliance for any
particular state visit http://pglaf.org

While we cannot and do not solicit contributions from states where we
have not met the solicitation requirements, we know of no prohibition
against accepting unsolicited donations from donors in such states who
approach us with offers to donate.

International donations are gratefully accepted, but we cannot make
any statements concerning tax treatment of donations received from
outside the United States.  U.S. laws alone swamp our small staff.

Please check the Project Gutenberg Web pages for current donation
methods and addresses.  Donations are accepted in a number of other
ways including checks, online payments and credit card donations.
To donate, please visit: http://pglaf.org/donate


Section 5.  General Information About Project Gutenberg-tm electronic
works.

Professor Michael S. Hart is the originator of the Project Gutenberg-tm
concept of a library of electronic works that could be freely shared
with anyone.  For thirty years, he produced and distributed Project
Gutenberg-tm eBooks with only a loose network of volunteer support.


Project Gutenberg-tm eBooks are often created from several printed
editions, all of which are confirmed as Public Domain in the U.S.
unless a copyright notice is included.  Thus, we do not necessarily
keep eBooks in compliance with any particular paper edition.


Most people start at our Web site which has the main PG search facility:

     http://www.gutenberg.org

This Web site includes information about Project Gutenberg-tm,
including how to make donations to the Project Gutenberg Literary
Archive Foundation, how to help produce our new eBooks, and how to
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